2021 un très bon cru de chiffre d’affaires
La publication du CA annuel a dépassé nos attentes et celles du consensus avec une croissance de 23,1% à 300M€ vs respectivement 275,5M€ et 271,5M€ (consensus Factset au 31/12/21). La prévision de la société (« au moins +7,5% » correspondait à la possibilité d’une baisse de son CA au T4 qui nous semblait improbable et relevait surtout d’une grande prudence face aux incertitudes de la conjoncture.
La croissance de l’activité est tirée par la branche champagne (+36,6% soit 85% du CA total) sans impact notable des ventes interprofessionnelles à peu près stables (c10M€). De notre échange avec la société nous comprenons que cette forte dynamique de croissance interne reflète d’abord celle des volumes, mais que le mix joue un rôle presque aussi important. Les tarifs moyens ont augmenté de 3% en 2021 mais c’est surtout la dynamique des ventes à l’international (67% du total vs 60% en 2020) et des marques et cuvées premiums et haut de gamme qui a joué.
Cette publication se situe clairement sur la trajectoire du scenario le plus optimiste (« Retour des années folles ») que nous avions détaillé dans notre étude « Changement de cap » du 5 mai 2021. Nous estimons que le groupe a expédié environ 15,5 millions de bouteilles en 2021 vs 13,1M en 2020 soit un niveau approchant celui de 2018 (16M). La grande différence réside dans la combinaison de l’amélioration du mix, de la baisse des promotions et des effets prix postifs qui a, selon nous, amélioré la valorisation moyenne entre 1€ et 1,5€ par bouteille depuis 2018. Cette premiumisation des ventes devrait commencer à se retrouver dans les marges (publication le 31/03/22) et conforte notre scenario de baisse rapide de l’endettement.
2022 semble bien engagée (ventes de janvier en hausse de 12% vs janvier 2020 – avant la pandémie). Son réseau de distribution détenu en propre a permis au groupe de gagner des parts de marché sur ses concurrents et de profiter d’une demande meilleure qu’espérée. L’enjeu est maintenant de conserver ces parts de marché tout en gérant les allocations d’une production contrainte.